Fleurs de Banksy
Arborées comme un cœur pulsatile
Sur tous les murs du son
Fleurs graffées
Griffant les rues de nos villes
Jaune révolution
Bombes de mots sur tous les murs des cons
Attentat langagier
Contre la laideur en chantier
Fleurs rageuses grand ouvertes
Sur les tôles-tamtam de lutte
Palpant les battements du cœur
Fleurs de Banksy
Au pistil d’insolence
Sur le fronton des banques
Et tout à coup fleurissent au loin les grappes d’armures
Des hommes sont sur nous qui voient en nous des chiens
Ils frappent au hasard et fauchent la beauté
Ils poussent parmi nous comme ronces perfides
– Cris étranglés au bord du masque
Larmes toxiques au bord du casque –
Ils ne lâcheront pas leurs maîtres
Ils sont la solitude démultipliée
Du monde qui meurt
Sous leur carcasse on cherche encore le bourgeon de l’âme
Et soudain les grenades sont mûres
et je dis FLEURS !
— fleurs d’artifices
pulvérisées en fusées de sang —
Délicates fleurs de chair
Juste au coin de nos larmes
Efflorescences d’orbites
Éclats d’arcades
Pivoines de tendons
Rhizomes de nerfs
soufflés comme aigrettes de pissenlits
dans le printemps qui va
Et je dis FLEURS !
Dans les champs sur les champs
Germent les dents de lion
Ici nous avons tous des noms vernaculaires
Ici aucune inflorescence ne capitule
Bouquets de poings tendus vers le ciel.
Cathy Jurado